ソシュール『一般言語学講義』註解 #20
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原著: pp. 211-220
小林訳: pp. 215-224
菅田訳: pp. 146-153
町田訳: pp. 214-225
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。
Cours 原文 § 1.
CHAPITRE III
CONSÉQUENCES GRAMMATICALES
DE L’ÉVOLUTION PHONÉTIQUE
§ 1. RUPTURE DU LIEN GRAMMATICAL.
²¹¹⁻⁵Une première conséquence du phénomène phonétique est de rompre le lien grammatical qui unit deux ou plusieurs termes. ²¹¹⁻⁷Ainsi il arrive qu’un mot n’est plus senti comme dérivé de l’autre. ²¹¹⁻⁸Exemples :
$${\textit{mansiō}}$$ — $${\text{*}\textit{mansiōnāticus}}$$
$${\textit{maison}}$$ ‖ $${\textit{ménage}}$$
²¹¹⁻¹¹La conscience linguistique voyait autrefois dans $${\text{*}\textit{mansiōnāticus}}$$ le dérivé de $${\textit{mansiō,}}$$ puis les vicissitudes phonétiques les ont séparés. […]
²¹¹⁻²⁰De même encore :
$${\textit{decem}}$$ — $${\textit{undecim}}$$
$${\textit{dix}}$$ ‖ $${\textit{onze.}}$$
[…]
註解 § 1.
²¹¹⁻⁵Une première conséquence du phénomène phonétique est de rompre le lien grammatical qui unit deux ou plusieurs termes.
²¹¹⁻⁷Ainsi il arrive qu’un mot n’est plus senti comme dérivé de l’autre.
²¹¹⁻⁸Exemples :
$${\textit{mansiō}}$$ — $${\text{*}\textit{mansiōnāticus}}$$
$${\textit{maison}}$$ ‖ $${\textit{ménage}}$$
²¹¹⁻¹¹La conscience linguistique voyait autrefois dans $${\text{*}\textit{mansiōnāticus}}$$ le dérivé de $${\textit{mansiō,}}$$ puis les vicissitudes phonétiques les ont séparés. […]
²¹¹⁻²⁰De même encore :
$${\textit{decem}}$$ — $${\textit{undecim}}$$
$${\textit{dix}}$$ ‖ $${\textit{onze.}}$$
Cours 原文 § 2.
§ 2. EFFACEMENT DE LA COMPOSITION DES MOTS.
²¹²⁻¹⁹Un autre effet grammatical du changement phonétique consiste en ce que les parties distinctes d’un mot, qui contribuaient à en fixer la valeur, cessent d’être analysables : le mot devient un tout indivisible. ²¹²⁻²²Exemples : franç. $${\textit{ennemi}}$$ (cf. lat. $${\textit{in-imīcus}}$$ — $${\textit{amīcus}\text{),}}$$ […]
註解 § 2.
²¹²⁻¹⁹Un autre effet grammatical du changement phonétique consiste en ce que les parties distinctes d’un mot, qui contribuaient à en fixer la valeur, cessent d’être analysables : le mot devient un tout indivisible.
²¹²⁻²²Exemples : franç. $${\textit{ennemi}}$$ (cf. lat. $${\textit{in-imīcus}}$$ — $${\textit{amīcus}\text{),}}$$ […]
Cours 原文 § 3.
§ 3. IL N’Y A PAS DE DOUBLETS PHONÉTIQUES.
²¹⁴⁻²Dans les deux cas envisagés aux paragraphes 1 et 2, l’évolution sépare radicalement deux termes unis grammaticalement à l’origine. ²¹⁴⁻⁴Ce phénomène pourrait donner lieu à une grave erreur d’interprétation.
²¹⁴⁻⁶Quand on constate l’identité relative de bas lat. $${\textit{barō :}}$$ $${\textit{barōnem}}$$ et la disparité de v. franç, $${\textit{ber :}}$$ $${\textit{baron,}}$$ n’est-on pas tenté de dire qu’une seule et même unité primitive $${\text{(}\textit{bar-}\text{)}}$$ s’est développée dans deux directions divergentes et a produit deux formes ? ²¹⁴⁻¹⁰Non, car un même élément ne peut pas être soumis simultanément et dans un même lieu à deux transformations différentes ; ce serait contraire à la définition même du changement phonétique. ²¹⁴⁻¹³Par elle-même, l’évolution des sons n’a pas la vertu de créer deux formes au lieu d’une.
²¹⁴⁻¹⁵Voici les objections qu’on peut faire à notre thèse ; nous supposerons qu’elles sont introduites par des exemples :
²¹⁴⁻¹⁷$${\textit{Collocāre,}}$$ dira-t-on, a donné $${\textit{coucher}}$$ et $${\textit{colloquer.}}$$ Non, seulement $${\textit{coucher}}$$ ; $${\textit{colloquer}}$$ n’est qu’un emprunt savant du mot latin.
²¹⁴⁻²⁰Mais $${\textit{cathedra}}$$ n’a-t-il pas donné $${\textit{chaire}}$$ et $${\textit{chaise,}}$$ deux mots authentiquement français ? ²¹⁴⁻²¹En réalité, $${\textit{chaise}}$$ est une forme dialectale. ²¹⁴⁻²²Le parler parisien changeait $${\textit{r}}$$ intervocalique en $${\textit{z}}$$ ; il disait par exemple : $${\textit{pèse,}}$$ $${\textit{mèse}}$$ pour $${\textit{père,}}$$ $${\textit{mère}}$$ ; […] ²¹⁴⁻²⁸Si l’on a côte à côte $${\textit{cavalier}}$$ et $${\textit{chevalier,}}$$ $${\textit{cavalcade}}$$ et $${\textit{chevauchée,}}$$ c’est que $${\textit{cavalier}}$$ et $${\textit{cavalcade}}$$ ont été empruntés à l’italien. ²¹⁴⁻³⁰C’est au fond le même cas que $${\textit{calidum,}}$$ donnant en français $${\textit{chaud}}$$ et en italien $${\textit{caldo.}}$$ […]
²¹⁵⁻¹Si maintenant on prétend que le pronom latin $${\textit{mē}}$$ est représenté en français par deux formes : $${\textit{me}}$$ et $${\textit{moi}}$$ (cf. « il $${\textit{me}}$$ voit » et « c’est $${\textit{moi}}$$ qu’il voit »), on répondra : C’est lat. $${\textit{mē}}$$ atone qui est devenu $${\textit{me}}$$ ; $${\textit{mē}}$$ accentué a donné $${\textit{moi}}$$ ; or la présence ou l’absence de l’accent dépend, non des lois phonétiques qui ont fait passer $${\textit{mē}}$$ à $${\textit{me}}$$ et $${\textit{moi,}}$$ mais du rôle de ce mot dans la phrase ; c’est une dualité grammaticale. […]
註解 § 3.
²¹⁴⁻²Dans les deux cas envisagés aux paragraphes 1 et 2, l’évolution sépare radicalement deux termes unis grammaticalement à l’origine.
²¹⁴⁻⁴Ce phénomène pourrait donner lieu à une grave erreur d’interprétation.
²¹⁴⁻⁶Quand on constate l’identité relative de bas lat. $${\textit{barō :}}$$ $${\textit{barōnem}}$$ et la disparité de v. franç, $${\textit{ber :}}$$ $${\textit{baron,}}$$ n’est-on pas tenté de dire qu’une seule et même unité primitive $${\text{(}\textit{bar-}\text{)}}$$ s’est développée dans deux directions divergentes et a produit deux formes ?
²¹⁴⁻¹⁰Non, car un même élément ne peut pas être soumis simultanément et dans un même lieu à deux transformations différentes ; ce serait contraire à la définition même du changement phonétique.
²¹⁴⁻¹³Par elle-même, l’évolution des sons n’a pas la vertu de créer deux formes au lieu d’une.
²¹⁴⁻¹⁵Voici les objections qu’on peut faire à notre thèse ; nous supposerons qu’elles sont introduites par des exemples :
²¹⁴⁻¹⁷$${\textit{Collocāre,}}$$ dira-t-on, a donné $${\textit{coucher}}$$ et $${\textit{colloquer.}}$$ Non, seulement $${\textit{coucher}}$$ ; $${\textit{colloquer}}$$ n’est qu’un emprunt savant du mot latin.
²¹⁴⁻²⁰Mais $${\textit{cathedra}}$$ n’a-t-il pas donné $${\textit{chaire}}$$ et $${\textit{chaise,}}$$ deux mots authentiquement français ?
²¹⁴⁻²¹En réalité, $${\textit{chaise}}$$ est une forme dialectale.
²¹⁴⁻²²Le parler parisien changeait $${\textit{r}}$$ intervocalique en $${\textit{z}}$$ ; il disait par exemple : $${\textit{pèse,}}$$ $${\textit{mèse}}$$ pour $${\textit{père,}}$$ $${\textit{mère}}$$ ; […]
²¹⁴⁻²⁸Si l’on a côte à côte $${\textit{cavalier}}$$ et $${\textit{chevalier,}}$$ $${\textit{cavalcade}}$$ et $${\textit{chevauchée,}}$$ c’est que $${\textit{cavalier}}$$ et $${\textit{cavalcade}}$$ ont été empruntés à l’italien.
²¹⁴⁻³⁰C’est au fond le même cas que $${\textit{calidum,}}$$ donnant en français $${\textit{chaud}}$$ et en italien $${\textit{caldo.}}$$
²¹⁵⁻¹Si maintenant on prétend que le pronom latin $${\textit{mē}}$$ est représenté en français par deux formes : $${\textit{me}}$$ et $${\textit{moi}}$$ (cf. « il $${\textit{me}}$$ voit » et « c’est $${\textit{moi}}$$ qu’il voit »), on répondra : C’est lat. $${\textit{mē}}$$ atone qui est devenu $${\textit{me}}$$ ; $${\textit{mē}}$$ accentué a donné $${\textit{moi}}$$ ; or la présence ou l’absence de l’accent dépend, non des lois phonétiques qui ont fait passer $${\textit{mē}}$$ à $${\textit{me}}$$ et $${\textit{moi,}}$$ mais du rôle de ce mot dans la phrase ; c’est une dualité grammaticale. […]
Cours 原文 § 4.
§ 4. L’ALTERNANCE.
²¹⁵⁻²²Dans deux mots tels que $${\textit{maison :}}$$ $${\textit{ménage,}}$$ on est peu tenté de chercher ce qui fait la différence des termes, soit parce que les éléments différentiels $${\text{(}\textit{-ezõ}}$$ et $${\textit{-en-}\text{)}}$$ se prêtent mal à la comparaison, soit parce qu’aucun autre couple ne présente une opposition parallèle. ²¹⁵⁻²⁶Mais il arrive souvent que les deux termes voisins ne diffèrent que par un ou deux éléments faciles à dégager, et que cette même différence se répète régulièrement dans une série de couples parallèles ; il s’agit alors du plus vaste et du plus ordinaire des faits grammaticaux où les changements phonétiques jouent un rôle : on l’appelle $${\textit{alternance.}}$$
²¹⁶⁻¹En français tout $${\textit{ŏ}}$$ latin placé en syllabe ouverte est devenu $${\textit{eu}}$$ sous l’accent et $${\textit{ou}}$$ en protonique ; de là des couples tels que $${\textit{pouvons :}}$$ $${\textit{peuvent,}}$$ $${\textit{œuvre :}}$$ $${\textit{ouvrier,}}$$ $${\textit{nouveau :}}$$ $${\textit{neuf,}}$$ etc., dans lesquels on dégage sans effort un élément de différence et de variation régulière. […]
²¹⁶⁻²⁷L’alternance peut donc être définie : $${\textit{une}}$$ $${\textit{correspondance}}$$ $${\textit{entre}}$$ $${\textit{deux}}$$ $${\textit{sons}}$$ $${\textit{ou}}$$ $${\textit{groupes}}$$ $${\textit{de}}$$ $${\textit{sons}}$$ $${\textit{déterminés,}}$$ $${\textit{permutant}}$$ $${\textit{régulièrement}}$$ $${\textit{entre}}$$ $${\textit{deux}}$$ $${\textit{séries}}$$ $${\textit{de}}$$ $${\textit{formes}}$$ $${\textit{coexistantes.}}$$ […]
²¹⁷⁻⁷C’est une erreur, partagée par beaucoup de linguistes, de croire que l’alternance est d’ordre phonétique, simplement parce que les sons en forment la matière et que leurs altérations interviennent dans sa genèse. ²¹⁷⁻¹¹En fait, qu’on la prenne à son point de départ ou son point d’arrivée, elle appartient toujours à la grammaire et à la synchronie.
註解 § 4.
²¹⁵⁻²²Dans deux mots tels que $${\textit{maison :}}$$ $${\textit{ménage,}}$$ on est peu tenté de chercher ce qui fait la différence des termes, soit parce que les éléments différentiels $${\text{(}\textit{-ezõ}}$$ et $${\textit{-en-}\text{)}}$$ se prêtent mal à la comparaison, soit parce qu’aucun autre couple ne présente une opposition parallèle.
²¹⁵⁻²⁶Mais il arrive souvent que les deux termes voisins ne diffèrent que par un ou deux éléments faciles à dégager, et que cette même différence se répète régulièrement dans une série de couples parallèles ; il s’agit alors du plus vaste et du plus ordinaire des faits grammaticaux où les changements phonétiques jouent un rôle : on l’appelle $${\textit{alternance.}}$$
²¹⁶⁻¹En français tout $${\textit{ŏ}}$$ latin placé en syllabe ouverte est devenu $${\textit{eu}}$$ sous l’accent et $${\textit{ou}}$$ en protonique ; de là des couples tels que $${\textit{pouvons :}}$$ $${\textit{peuvent,}}$$ $${\textit{œuvre :}}$$ $${\textit{ouvrier,}}$$ $${\textit{nouveau :}}$$ $${\textit{neuf,}}$$ etc., dans lesquels on dégage sans effort un élément de différence et de variation régulière.
²¹⁶⁻²⁷L’alternance peut donc être définie : $${\textit{une}}$$ $${\textit{correspondance}}$$ $${\textit{entre}}$$ $${\textit{deux}}$$ $${\textit{sons}}$$ $${\textit{ou}}$$ $${\textit{groupes}}$$ $${\textit{de}}$$ $${\textit{sons}}$$ $${\textit{déterminés,}}$$ $${\textit{permutant}}$$ $${\textit{régulièrement}}$$ $${\textit{entre}}$$ $${\textit{deux}}$$ $${\textit{séries}}$$ $${\textit{de}}$$ $${\textit{formes}}$$ $${\bm{coexistantes.}}$$
²¹⁷⁻⁷C’est une erreur, partagée par beaucoup de linguistes, de croire que l’alternance est d’ordre phonétique, simplement parce que les sons en forment la matière et que leurs altérations interviennent dans sa genèse.
²¹⁷⁻¹¹En fait, qu’on la prenne à son point de départ ou son point d’arrivée, elle appartient toujours à la grammaire et à la synchronie.
Cours 原文 § 5.
§ 5. LES LOIS D’ALTERNANCE.
[…] ²¹⁸⁻¹⁵Il est très incorrect de dire, comme on le fait volontiers, que le $${\textit{a}}$$ de $${\textit{Nacht}}$$ se change en $${\textit{ä}}$$ dans le pluriel $${\textit{Nächte}}$$ ; cela donne l’illusion que de l’un à l’autre terme il intervient une transformation réglée par un principe impératif. ²¹⁸⁻¹⁹En réalité nous avons affaire à une simple opposition de formes résultant de l’évolution phonétique. […]
²¹⁹⁻¹²En face d’un couple comme $${\textit{faciō :}}$$ $${\textit{conficiō,}}$$ il faut bien se garder de confondre le rapport entre ces termes coexistants avec celui qui relie les termes successifs du fait diachronique $${\text{(}\textit{confaciō}}$$ → $${\textit{conficiō}\text{).}}$$ ²¹⁹⁻¹⁵Si on est tenté de le faire, c’est que la cause de la différenciation phonétique est encore visible dans ce couple ; mais son action appartient au passé, et pour les sujets, il n’y a là qu’une simple opposition synchronique. […]
註解 § 5.
²¹⁸⁻¹⁵Il est très incorrect de dire, comme on le fait volontiers, que le $${\textit{a}}$$ de $${\textit{Nacht}}$$ se change en $${\textit{ä}}$$ dans le pluriel $${\textit{Nächte}}$$ ; cela donne l’illusion que de l’un à l’autre terme il intervient une transformation réglée par un principe impératif.
²¹⁸⁻¹⁹En réalité nous avons affaire à une simple opposition de formes résultant de l’évolution phonétique.
²¹⁹⁻¹²En face d’un couple comme $${\textit{faciō :}}$$ $${\textit{conficiō,}}$$ il faut bien se garder de confondre le rapport entre ces termes coexistants avec celui qui relie les termes successifs du fait diachronique $${\text{(}\textit{confaciō}}$$ → $${\textit{conficiō}\text{).}}$$
²¹⁹⁻¹⁵Si on est tenté de le faire, c’est que la cause de la différenciation phonétique est encore visible dans ce couple ; mais son action appartient au passé, et pour les sujets, il n’y a là qu’une simple opposition synchronique.
Cours 原文 § 6.
§ 6. ALTERNANCE ET LIEN GRAMMATICAL.
²¹⁹⁻²⁷Nous avons vu comment l’évolution phonétique, en changeant la forme des mots, a pour effet de rompre les liens grammaticaux qui peuvent les unir. ²¹⁹⁻²⁹Mais cela n’est vrai que pour les couples isolés tels que $${\textit{maison :}}$$ $${\textit{ménage,}}$$ $${\textit{Teil :}}$$ $${\textit{Drittel,}}$$ etc. ²¹⁹⁻³¹Dès qu’il s’agit d’alternance, il n’en est plus de même.
²¹⁹⁻³³Il est évident d’abord que toute opposition phonique un peu régulière de deux éléments tend à établir un lien entre eux. ²²⁰⁻²$${\textit{Wetter}}$$ est instinctivement rapproché de $${\textit{wittern,}}$$ parce qu’on est habitué à voir $${\textit{e}}$$ alterner avec $${\textit{i.}}$$ […]
²²⁰⁻¹⁰Il en est de même pour les alternances non significatives, mais liées à une condition purement phonique. ²²⁰⁻¹¹Le préfixe $${\textit{re-}}$$ $${\text{(}\textit{reprendre,}}$$ $${\textit{regagner,}}$$ $${\textit{retoucher,}}$$ etc.) est réduit à $${\textit{r-}}$$ devant voyelle $${\text{(}\textit{rouvrir,}}$$ $${\textit{racheter,}}$$ etc.). ²²⁰⁻¹³De même le préfixe $${\textit{in-,}}$$ très vivant bien que d’origine savante, apparaît dans les mêmes conditions sous deux formes distinctes : $${\textit{ẽ-}}$$ (dans $${\textit{inconnu,}}$$ $${\textit{indigne,}}$$ $${\textit{invertébré,}}$$ etc.), et $${\textit{in-}}$$ (dans $${\textit{inavouable,}}$$ $${\textit{inutile,}}$$ $${\textit{inesthétique,}}$$ etc.). ²²⁰⁻¹⁷Cette différence ne rompt aucunement l’unité de conception, parce que sens et fonction sont conçus comme identiques et que la langue est fixée sur les cas où elle emploiera l’une ou l’autre forme.
註解 § 6.
²¹⁹⁻²⁷Nous avons vu comment l’évolution phonétique, en changeant la forme des mots, a pour effet de rompre les liens grammaticaux qui peuvent les unir.
²¹⁹⁻²⁹Mais cela n’est vrai que pour les couples isolés tels que $${\textit{maison :}}$$ $${\textit{ménage,}}$$ $${\textit{Teil :}}$$ $${\textit{Drittel,}}$$ etc.
²¹⁹⁻³¹Dès qu’il s’agit d’alternance, il n’en est plus de même.
²¹⁹⁻³³Il est évident d’abord que toute opposition phonique un peu régulière de deux éléments tend à établir un lien entre eux.
²²⁰⁻²$${\textit{Wetter}}$$ est instinctivement rapproché de $${\textit{wittern,}}$$ parce qu’on est habitué à voir $${\textit{e}}$$ alterner avec $${\textit{i.}}$$
²²⁰⁻¹⁰Il en est de même pour les alternances non significatives, mais liées à une condition purement phonique.
²²⁰⁻¹¹Le préfixe $${\textit{re-}}$$ $${\text{(}\textit{reprendre,}}$$ $${\textit{regagner,}}$$ $${\textit{retoucher,}}$$ etc.) est réduit à $${\textit{r-}}$$ devant voyelle $${\text{(}\textit{rouvrir,}}$$ $${\textit{racheter,}}$$ etc.).
²²⁰⁻¹³De même le préfixe $${\textit{in-,}}$$ très vivant bien que d’origine savante, apparaît dans les mêmes conditions sous deux formes distinctes : $${\textit{ẽ-}}$$ (dans $${\textit{inconnu,}}$$ $${\textit{indigne,}}$$ $${\textit{invertébré,}}$$ etc.), et $${\textit{in-}}$$ (dans $${\textit{inavouable,}}$$ $${\textit{inutile,}}$$ $${\textit{inesthétique,}}$$ etc.).
²²⁰⁻¹⁷Cette différence ne rompt aucunement l’unité de conception, parce que sens et fonction sont conçus comme identiques et que la langue est fixée sur les cas où elle emploiera l’une ou l’autre forme.
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