ソシュール『一般言語学講義』註解 #19
このシリーズについての概要および凡例はこちら。
原著: pp. 198-210
小林訳: pp. 202-214
菅田訳: pp. 138-145
町田訳: pp. 201-213
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。
Cours 原文 § 1.
CHAPITRE II
LES CHANGEMENTS PHONÉTIQUES
§ 1. LEUR RÉGULARITÉ ABSOLUE.
[…] ¹⁹⁸⁻¹¹En allemand tout $${\textit{ī}}$$ est devenu $${\textit{ei,}}$$ puis $${\textit{ai :}}$$ $${\textit{wīn,}}$$ $${\textit{trīben,}}$$ $${\textit{līhen,}}$$ $${\textit{zīt,}}$$ ont donné $${\textit{Wein,}}$$ $${\textit{treiben,}}$$ $${\textit{leihen,}}$$ $${\textit{Zeit ;}}$$ […]
¹⁹⁸⁻²²En français, tout $${\textit{l}}$$ mouillé est devenu $${\textit{y}}$$ (jod) : $${\textit{piller,}}$$ $${\textit{bouillir}}$$ se prononcent $${\textit{piyẹ,}}$$ $${\textit{buyir,}}$$ etc.
¹⁹⁸⁻²⁴En latin, ce qui a été $${\textit{s}}$$ intervocalique apparaît comme $${\textit{r}}$$ à une autre époque : $${\text{*}\textit{genesis,}}$$ $${\text{*}\textit{asēna}}$$ → $${\textit{generis,}}$$ $${\textit{arēna,}}$$ etc.
¹⁹⁸⁻²⁶N’importe quel changement phonétique, vu sous son vrai jour, confirmerait la parfaite régularité de ces transformations.
註解 § 1.
¹⁹⁸⁻¹¹En allemand tout $${\textit{ī}}$$ est devenu $${\textit{ei,}}$$ puis $${\textit{ai :}}$$ $${\textit{wīn,}}$$ $${\textit{trīben,}}$$ $${\textit{līhen,}}$$ $${\textit{zīt,}}$$ ont donné $${\textit{Wein,}}$$ $${\textit{treiben,}}$$ $${\textit{leihen,}}$$ $${\textit{Zeit ;}}$$
¹⁹⁸⁻²²En français, tout $${\textit{l}}$$ mouillé est devenu $${\textit{y}}$$ (jod) : $${\textit{piller,}}$$ $${\textit{bouillir}}$$ se prononcent $${\textit{piyẹ,}}$$ $${\textit{buyir,}}$$ etc.
¹⁹⁸⁻²⁴En latin, ce qui a été $${\textit{s}}$$ intervocalique apparaît comme $${\textit{r}}$$ à une autre époque : $${\text{*}\textit{genesis,}}$$ $${\text{*}\textit{asēna}}$$ → $${\textit{generis,}}$$ $${\textit{arēna,}}$$ etc.
¹⁹⁸⁻²⁶N’importe quel changement phonétique, vu sous son vrai jour, confirmerait la parfaite régularité de ces transformations.
Cours 原文 § 2.
§ 2. CONDITIONS DES CHANGEMENTS PHONÉTIQUES.
¹⁹⁹⁻⁴Les exemples précédents montrent déjà que les phénomènes phonétiques, loin d’être toujours absolus, sont le plus souvent liés à des conditions déterminées : […] ¹⁹⁹⁻⁹C’est ainsi que $${\textit{s}}$$ n’est devenu $${\textit{r}}$$ en latin qu’entre voyelles et dans quelques autres positions, ailleurs il subsiste (cf. $${\textit{est,}}$$ $${\textit{senex,}}$$ $${\textit{equos}\text{).}}$$ […]
¹⁹⁹⁻¹⁹D’ailleurs la division des changements en absolus et conditionnels repose sur une vue superficielle des choses ; il est plus rationnel de parler, comme on le fait de plus en plus, de phénomènes phonétiques $${\textit{spontanés}}$$ et $${\textit{combinatoires.}}$$ ¹⁹⁹⁻²³Ils sont spontanés quand ils sont produits par une cause interne, et combinatoires quand ils résultent de la présence d’un ou plusieurs autres phonèmes. […]
註解 § 2.
¹⁹⁹⁻⁴Les exemples précédents montrent déjà que les phénomènes phonétiques, loin d’être toujours absolus, sont le plus souvent liés à des conditions déterminées : […]
¹⁹⁹⁻⁹C’est ainsi que $${\textit{s}}$$ n’est devenu $${\textit{r}}$$ en latin qu’entre voyelles et dans quelques autres positions, ailleurs il subsiste (cf. $${\textit{est,}}$$ $${\textit{senex,}}$$ $${\textit{equos}\text{).}}$$
¹⁹⁹⁻¹⁹D’ailleurs la division des changements en absolus et conditionnels repose sur une vue superficielle des choses ; il est plus rationnel de parler, comme on le fait de plus en plus, de phénomènes phonétiques $${\bm{spontanés}}$$ et $${\bm{combinatoires.}}$$
¹⁹⁹⁻²³Ils sont spontanés quand ils sont produits par une cause interne, et combinatoires quand ils résultent de la présence d’un ou plusieurs autres phonèmes.
Cours 原文 § 3.
§ 3. POINTS DE MÉTHODE.
[…] ²⁰¹⁻¹¹Pour bien distinguer ce qui est spontané et ce qui est combinatoire, il faut analyser les phases de la transformation et ne pas prendre le résultat médiat pour le résultat immédiat. ²⁰¹⁻¹⁴Ainsi pour expliquer la rotacisation (cf. latin $${\text{*}\textit{genesis}}$$→$${\textit{generis}\text{),}}$$ il est inexact de dire que $${\textit{s}}$$ est devenu $${\textit{r}}$$ entre deux voyelles, car $${\textit{s,}}$$ n’ayant pas de son laryngé, ne peut jamais donner $${\textit{r}}$$ du premier coup. ²⁰¹⁻¹⁷En réalité il y a deux actes : $${\textit{s}}$$ devient $${\textit{z}}$$ par changement combinatoire ; mais $${\textit{z,}}$$ n’ayant pas été maintenu dans le système phonique du latin, a été remplacé par le son très voisin $${\textit{r,}}$$ et ce changement est spontané. ²⁰¹⁻²¹Ainsi par une grave erreur on confondait en un seul phénomène deux faits disparates ; la faute consiste d’une part à prendre le résultat médiat pour l’immédiat $${\text{(}\textit{s}}$$ → $${\textit{r}}$$ au lieu de $${\textit{z}}$$ → $${\textit{r}\text{)}}$$ et d’autre part, à poser le phénomène total comme combinatoire, alors qu’il ne l’est que dans sa première partie. […]
²⁰²⁻⁹Quand on dit : « $${\textit{s}}$$ devient $${\textit{r}}$$ en latin », on fait croire que la rotacisation est inhérente à la nature de la langue, et l’on reste embarrassé devant des exceptions telles que $${\textit{causa,}}$$ $${\textit{rīsus,}}$$ etc. ²⁰²⁻¹³Seule la formule : « $${\textit{s}}$$ intervocalique est devenu $${\textit{r}}$$ en latin à une certaine époque » autorise à penser qu’au moment où $${\textit{s}}$$ passait à $${\textit{r,}}$$ $${\textit{causa,}}$$ $${\textit{rīsus,}}$$ etc., n’avaient pas de $${\textit{s}}$$ intervocalique et étaient à l’abri du changement ; en effet on disait encore $${\textit{caussa,}}$$ $${\textit{rīssus.}}$$ […]
註解 § 3.
²⁰¹⁻¹¹Pour bien distinguer ce qui est spontané et ce qui est combinatoire, il faut analyser les phases de la transformation et ne pas prendre le résultat médiat pour le résultat immédiat.
²⁰¹⁻¹⁴Ainsi pour expliquer la rotacisation (cf. latin $${\text{*}\textit{genesis}}$$→$${\textit{generis}\text{),}}$$ il est inexact de dire que $${\textit{s}}$$ est devenu $${\textit{r}}$$ entre deux voyelles, car $${\textit{s,}}$$ n’ayant pas de son laryngé, ne peut jamais donner $${\textit{r}}$$ du premier coup.
²⁰¹⁻¹⁷En réalité il y a deux actes : $${\textit{s}}$$ devient $${\textit{z}}$$ par changement combinatoire ; mais $${\textit{z,}}$$ n’ayant pas été maintenu dans le système phonique du latin, a été remplacé par le son très voisin $${\textit{r,}}$$ et ce changement est spontané.
²⁰¹⁻²¹Ainsi par une grave erreur on confondait en un seul phénomène deux faits disparates ; la faute consiste d’une part à prendre le résultat médiat pour l’immédiat $${\text{(}\textit{s}}$$ → $${\textit{r}}$$ au lieu de $${\textit{z}}$$ → $${\textit{r}\text{)}}$$ et d’autre part, à poser le phénomène total comme combinatoire, alors qu’il ne l’est que dans sa première partie.
²⁰²⁻⁹Quand on dit : « $${\textit{s}}$$ devient $${\textit{r}}$$ en latin », on fait croire que la rotacisation est inhérente à la nature de la langue, et l’on reste embarrassé devant des exceptions telles que $${\textit{causa,}}$$ $${\textit{rīsus,}}$$ etc.
²⁰²⁻¹³Seule la formule : « $${\textit{s}}$$ intervocalique est devenu $${\textit{r}}$$ en latin à une certaine époque » autorise à penser qu’au moment où $${\textit{s}}$$ passait à $${\textit{r,}}$$ $${\textit{causa,}}$$ $${\textit{rīsus,}}$$ etc., n’avaient pas de $${\textit{s}}$$ intervocalique et étaient à l’abri du changement ; en effet on disait encore $${\textit{caussa,}}$$ $${\textit{rīssus.}}$$
Cours 原文 § 4.
§ 4. CAUSES DES CHANGEMENTS PHONÉTIQUES.
²⁰²⁻²³La recherche de ces causes est un des problèmes les plus difficiles de la linguistique. ²⁰²⁻²⁴On a proposé plusieurs explications, dont aucune n’apporte une lumière complète.
²⁰²⁻²⁶I. On a dit que la race aurait des prédispositions traçant d’avance la direction des changements phonétiques. ²⁰²⁻²⁷Il y a là une question d’anthropologie comparée : mais l’appareil phonatoire varie-t-il d’une race à l’autre ? ²⁰²⁻²⁹Non, guère plus que d’un individu à un autre ; un nègre transplanté dès sa naissance en France parle le français aussi bien que les indigènes. […]
²⁰³⁻²³II. On a souvent considéré les changements phonétiques comme une adaptation aux conditions du sol et du climat. ²⁰³⁻²⁵Certaines langues du Nord accumulent les consonnes, certaines langues du Midi font un plus large emploi des voyelles, d’où leur son harmonieux. ²⁰³⁻²⁷Le climat et les conditions de la vie peuvent bien influer sur la langue, mais le problème se complique dès qu’on entre dans le détail : ainsi à côté des idiomes Scandinaves, si chargés de consonnes, ceux des Lapons et des Finnois sont plus vocaliques que l’italien lui-même. […]
²⁰⁴⁻⁴III. On a fait intervenir la loi du moindre effort, qui remplacerait deux articulations par une seule, ou une articulation difficile par une autre plus commode. […]
²⁰⁴⁻¹⁰La loi du moindre effort semble expliquer un certain nombre de cas : ainsi le passage de l’occlusive à la spirante $${\text{(}\textit{habēre}}$$ → $${\textit{avoir}\text{),}}$$ la chute de masses énormes de syllabes finales dans beaucoup de langues, les phénomènes d’assimilation (par exemple $${\textit{ly}}$$ → $${\textit{ll,}}$$ $${\text{*}\textit{alyos}}$$ → gr. $${\textit{állos,}}$$ $${\textit{tn}}$$ → $${\textit{nn,}}$$ $${\text{*}\textit{atnos}}$$ → lat. $${\textit{annus}\text{),}}$$ la monophtongaison des diphtongues, qui n’est qu’une variété de l’assimilation (par exemple $${\textit{ai}}$$ — $${\textit{ę,}}$$ franç, $${\textit{maizõn}}$$ → $${\textit{męzõ}}$$ « maison »), etc.
²⁰⁴⁻¹⁸Seulement on pourrait mentionner autant de cas où il se passe exactement le contraire. ²⁰⁴⁻¹⁹A la monophtongaison on peut opposer par exemple le changement de $${\textit{ī}}$$ $${\textit{ū}}$$ $${\textit{ǖ}}$$ allemand en $${\textit{ei}}$$ $${\textit{au}}$$ $${\textit{eu.}}$$ […]
²⁰⁵⁻²⁰IV. Une explication en faveur depuis quelques années attribue les changements de prononciation à notre éducation phonétique dans l’enfance. […] ²⁰⁵⁻³⁰ainsi à Paris beaucoup d’enfants prononcent $${\textit{fl’eur,}}$$ $${\textit{bl’anc}}$$ avec $${\textit{l}}$$ mouillé ; or en italien c’est par un procès analogue que $${\textit{florem}}$$ a passé à $${\textit{fl’ore}}$$ puis à $${\textit{fiore.}}$$
²⁰⁵⁻³⁴Ces constatations méritent toute attention, mais laissent le problème intact ; en effet on ne voit pas pourquoi une génération convient de retenir telles inexactitudes à l’exclusion de telles autres, toutes étant également naturelles ; […]
²⁰⁶⁻¹⁷V. On cherche quelquefois une de ces causes déterminantes dans l’état général de la nation à un moment donné. ²⁰⁶⁻¹⁸Les langues traversent des époques plus mouvementées que d’autres : […] ²⁰⁶⁻²⁴On observe par exemple que les plus graves bouleversements du latin dans son passage aux langues romanes coïncident avec l’époque très troublée des invasions. […]
²⁰⁷⁻²⁵VI. On a recouru aussi à l’hypothèse du « substrat linguistique antérieur » : certains changements seraient dus à une population indigène absorbée par des nouveaux venus. ²⁰⁷⁻²⁸Ainsi la différence entre la langue d’oc et la langue d’oïl correspondrait à une proportion différente de l’élément celtique autochtone dans deux parties de la Gaule ; on a appliqué aussi cette théorie aux diversités dialectales de l’italien, que l’on ramène, suivant les régions, à des influences liguriennes, étrusques, etc. ²⁰⁷⁻³³Mais d’abord cette hypothèse suppose des circonstances qui se rencontrent rarement ; […]
²⁰⁸⁻⁶VII. Une dernière explication — qui ne mérite guère ce nom — assimile les changements phonétiques aux changements de la mode. ²⁰⁸⁻⁸Mais ces derniers, personne ne les a expliqués : on sait seulement qu’ils dépendent des lois d’imitation, qui préoccupent beaucoup les psychologues. […]
註解 § 4.
²⁰²⁻²³La recherche de ces causes est un des problèmes les plus difficiles de la linguistique.
²⁰²⁻²⁴On a proposé plusieurs explications, dont aucune n’apporte une lumière complète.
²⁰²⁻²⁶I. On a dit que la race aurait des prédispositions traçant d’avance la direction des changements phonétiques.
²⁰²⁻²⁷Il y a là une question d’anthropologie comparée : mais l’appareil phonatoire varie-t-il d’une race à l’autre ?
²⁰²⁻²⁹Non, guère plus que d’un individu à un autre ; un nègre transplanté dès sa naissance en France parle le français aussi bien que les indigènes.
²⁰³⁻²³II. On a souvent considéré les changements phonétiques comme une adaptation aux conditions du sol et du climat.
²⁰³⁻²⁵Certaines langues du Nord accumulent les consonnes, certaines langues du Midi font un plus large emploi des voyelles, d’où leur son harmonieux.
²⁰³⁻²⁷Le climat et les conditions de la vie peuvent bien influer sur la langue, mais le problème se complique dès qu’on entre dans le détail : ainsi à côté des idiomes Scandinaves, si chargés de consonnes, ceux des Lapons et des Finnois sont plus vocaliques que l’italien lui-même.
²⁰⁴⁻⁴III. On a fait intervenir la loi du moindre effort, qui remplacerait deux articulations par une seule, ou une articulation difficile par une autre plus commode.
²⁰⁴⁻¹⁰La loi du moindre effort semble expliquer un certain nombre de cas : ainsi le passage de l’occlusive à la spirante $${\text{(}\textit{habēre}}$$ → $${\textit{avoir}\text{),}}$$ la chute de masses énormes de syllabes finales dans beaucoup de langues, les phénomènes d’assimilation (par exemple $${\textit{ly}}$$ → $${\textit{ll,}}$$ $${\text{*}\textit{alyos}}$$ → gr. $${\textit{állos,}}$$ $${\textit{tn}}$$ → $${\textit{nn,}}$$ $${\text{*}\textit{atnos}}$$ → lat. $${\textit{annus}\text{),}}$$ la monophtongaison des diphtongues, qui n’est qu’une variété de l’assimilation (par exemple $${\textit{ai}}$$ — $${\textit{ę,}}$$ franç, $${\textit{maizõn}}$$ → $${\textit{męzõ}}$$ « maison »), etc.
²⁰⁴⁻¹⁸Seulement on pourrait mentionner autant de cas où il se passe exactement le contraire.
²⁰⁴⁻¹⁹A la monophtongaison on peut opposer par exemple le changement de $${\textit{ī}}$$ $${\textit{ū}}$$ $${\textit{ǖ}}$$ allemand en $${\textit{ei}}$$ $${\textit{au}}$$ $${\textit{eu.}}$$
²⁰⁵⁻²⁰IV. Une explication en faveur depuis quelques années attribue les changements de prononciation à notre éducation phonétique dans l’enfance.
²⁰⁵⁻³⁰ainsi à Paris beaucoup d’enfants prononcent $${\textit{fl’eur,}}$$ $${\textit{bl’anc}}$$ avec $${\textit{l}}$$ mouillé ; or en italien c’est par un procès analogue que $${\textit{florem}}$$ a passé à $${\textit{fl’ore}}$$ puis à $${\textit{fiore.}}$$
²⁰⁵⁻³⁴Ces constatations méritent toute attention, mais laissent le problème intact ; en effet on ne voit pas pourquoi une génération convient de retenir telles inexactitudes à l’exclusion de telles autres, toutes étant également naturelles ;
²⁰⁶⁻¹⁷V. On cherche quelquefois une de ces causes déterminantes dans l’état général de la nation à un moment donné.
²⁰⁶⁻¹⁸Les langues traversent des époques plus mouvementées que d’autres :
²⁰⁶⁻²⁴On observe par exemple que les plus graves bouleversements du latin dans son passage aux langues romanes coïncident avec l’époque très troublée des invasions.
²⁰⁷⁻²⁵VI. On a recouru aussi à l’hypothèse du « substrat linguistique antérieur » : certains changements seraient dus à une population indigène absorbée par des nouveaux venus.
²⁰⁷⁻²⁸Ainsi la différence entre la langue d’oc et la langue d’oïl correspondrait à une proportion différente de l’élément celtique autochtone dans deux parties de la Gaule ; on a appliqué aussi cette théorie aux diversités dialectales de l’italien, que l’on ramène, suivant les régions, à des influences liguriennes, étrusques, etc.
²⁰⁷⁻³³Mais d’abord cette hypothèse suppose des circonstances qui se rencontrent rarement ;
²⁰⁸⁻⁶VII. Une dernière explication — qui ne mérite guère ce nom — assimile les changements phonétiques aux changements de la mode.
²⁰⁸⁻⁸Mais ces derniers, personne ne les a expliqués : on sait seulement qu’ils dépendent des lois d’imitation, qui préoccupent beaucoup les psychologues.
Cours 原文 § 5.
§ 5. L’ACTION DES CHANGEMENTS PHONÉTIQUES EST ILLIMITÉE.
²⁰⁸⁻¹⁸Si l’on cherche à évaluer l’effet de ces changements, on voit très vite qu’il est illimité et incalculable, c’est-à-dire qu’on ne peut pas prévoir où ils s’arrêteront. […] ²⁰⁸⁻²³Ce caractère des modifications phonétiques tient à la qualité arbitraire du signe linguistique, qui n’a aucun lien avec la signification. […]
²¹⁰⁻³Si donc les phénomènes phonétiques ne sont arrêtés par aucune limite, ils doivent apporter une perturbation profonde dans l’organisme grammatical. ²¹⁰⁻⁵C’est sous cet aspect que nous allons les considérer maintenant.
註解 § 5.
²⁰⁸⁻¹⁸Si l’on cherche à évaluer l’effet de ces changements, on voit très vite qu’il est illimité et incalculable, c’est-à-dire qu’on ne peut pas prévoir où ils s’arrêteront.
²⁰⁸⁻²³Ce caractère des modifications phonétiques tient à la qualité arbitraire du signe linguistique, qui n’a aucun lien avec la signification.
²¹⁰⁻³Si donc les phénomènes phonétiques ne sont arrêtés par aucune limite, ils doivent apporter une perturbation profonde dans l’organisme grammatical.
²¹⁰⁻⁵C’est sous cet aspect que nous allons les considérer maintenant.
ここから先は
¥ 100
この記事が気に入ったらサポートをしてみませんか?