ソシュール『一般言語学講義』註解 #21
このシリーズについての概要および凡例はこちら。
原著: pp. 221-229
小林訳: pp. 225-233
菅田訳: pp. 155-161
町田訳: pp. 226-234
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。
Cours 原文 § 1.
CHAPITRE IV
L’ANALOGIE
§ 1. DÉFINITION ET EXEMPLES.
²²¹⁻⁴Il résulte de ce qui précède que le phénomène phonétique est un facteur de trouble. ²²¹⁻⁵Partout où il ne crée pas des alternances, il contribue à relâcher les liens grammaticaux qui unissent les mots entre eux ; la somme des formes en est augmentée inutilement ; le mécanisme linguistique s’obscurcit et se complique dans la mesure où les irrégularités nées du changement phonétique l’emportent sur les formes groupées sous des types généraux ; en d’autres termes dans la mesure où l’arbitraire absolu l’emporte sur l’arbitraire relatif.
²²¹⁻¹⁴Heureusement l’effet de ces transformations est contrebalancé par l’analogie. ²²¹⁻¹⁵C’est d’elle que relèvent toutes les modifications normales de l’aspect extérieur des mots qui ne sont pas de nature phonétique.
²²¹⁻¹⁸L’analogie suppose un modèle et son imitation régulière. ²²¹⁻¹⁹$${\textit{Une}}$$ $${\textit{forme}}$$ $${\textit{analogique}}$$ $${\textit{est}}$$ $${\textit{une}}$$ $${\textit{forme}}$$ $${\textit{faite}}$$ $${\textit{à}}$$ $${\textit{l’image}}$$ $${\textit{d’une}}$$ $${\textit{ou}}$$ $${\textit{plusieurs}}$$ $${\textit{autres}}$$ $${\textit{d’après}}$$ $${\textit{une}}$$ $${\textit{règle}}$$ $${\textit{déterminée.}}$$
²²¹⁻²¹Ainsi le nominatif latin $${\textit{honor}}$$ est analogique. On a dit d’abord $${\textit{honōs :}}$$ $${\textit{honōsem,}}$$ puis par rotacisation de $${\text{l’}\textit{s}}$$ $${\textit{honōs :}}$$ $${\textit{honōrem.}}$$ ²²¹⁻²³Le radical avait dès lors une double forme ; cette dualité a été éliminée par la forme nouvelle $${\textit{honor,}}$$ créée sur le modèle de $${\textit{ōrātor :}}$$ $${\textit{ōrātōrem,}}$$ etc., par un procédé que nous étudierons plus bas et que nous ramenons dès maintenant au calcul de la quatrième proportionnelle :
$${\textit{ōrātōrem :}}$$ $${\textit{ōrātor}}$$ = $${\textit{honōrem :}}$$ $${\textit{x}}$$
$${\textit{x}}$$ = $${\textit{honor.}}$$
²²²⁻⁴On voit donc que, pour contrebalancer l’action diversifiante du changement phonétique $${\text{(}\textit{honōs :}}$$$${\textit{honōrem}\text{),}}$$ l’analogie a de nouveau unifié les formes et rétabli la régularité $${\text{(}\textit{honor :}}$$ $${\textit{honōrem}\text{).}}$$
²²²⁻⁸En français on a dit longtemps : $${\textit{il}}$$ $${\textit{preuve,}}$$ $${\textit{nous}}$$ $${\textit{prouvons,}}$$ $${\textit{ils}}$$ $${\textit{preuvent.}}$$ ²²²⁻⁹Aujourd’hui on dit $${\textit{il}}$$ $${\textit{prouve,}}$$ $${\textit{ils}}$$ $${\textit{prouvent,}}$$ formes qui ne peuvent s’expliquer phonétiquement ; $${\textit{il}}$$ $${\textit{aime}}$$ remonte au latin $${\textit{amat,}}$$ tandis que $${\textit{nous}}$$ $${\textit{aimons}}$$ est analogique pour $${\textit{amons}}$$ ; on devrait dire aussi $${\textit{amable}}$$ au lieu de $${\textit{aimable.}}$$ […]
²²²⁻²²L’analogie s’exerce en faveur de la régularité et tend à unifier les procédés de formation et de flexion. ²²²⁻²³Mais elle a ses caprices : à côté de $${\textit{Kranz :}}$$ $${\textit{Kränze,}}$$ etc., on a $${\textit{Tag :}}$$ $${\textit{Tage,}}$$ $${\textit{Salz :}}$$ $${\textit{Salze,}}$$ etc., qui ont résisté, pour une raison ou une autre, à l’analogie. ²²²⁻²⁶Ainsi on ne peut pas dire d’avance jusqu’où s’étendra l’imitation d’un modèle, ni quels sont les types destinés à la provoquer. […]
註解 § 1.
²²¹⁻⁴Il résulte de ce qui précède que le phénomène phonétique est un facteur de trouble.
²²¹⁻⁵Partout où il ne crée pas des alternances, il contribue à relâcher les liens grammaticaux qui unissent les mots entre eux ; la somme des formes en est augmentée inutilement ; le mécanisme linguistique s’obscurcit et se complique dans la mesure où les irrégularités nées du changement phonétique l’emportent sur les formes groupées sous des types généraux ; en d’autres termes dans la mesure où l’arbitraire absolu l’emporte sur l’arbitraire relatif.
²²¹⁻¹⁴Heureusement l’effet de ces transformations est contrebalancé par l’analogie.
²²¹⁻¹⁵C’est d’elle que relèvent toutes les modifications normales de l’aspect extérieur des mots qui ne sont pas de nature phonétique.
²²¹⁻¹⁸L’analogie suppose un modèle et son imitation régulière.
²²¹⁻¹⁹$${\textit{Une}}$$ $${\textit{forme}}$$ $${\textit{analogique}}$$ $${\textit{est}}$$ $${\textit{une}}$$ $${\textit{forme}}$$ $${\textit{faite}}$$ $${\bm{à}}$$ $${\bm{l’image}}$$ $${\bm{d’}\textit{une}}$$ $${\textit{ou}}$$ $${\textit{plusieurs}}$$ $${\textit{autres}}$$ $${\bm{d’après}}$$ $${\textit{une}}$$ $${\textit{règle}}$$ $${\textit{déterminée.}}$$
²²¹⁻²¹Ainsi le nominatif latin $${\textit{honor}}$$ est analogique.
²²¹⁻²¹On a dit d’abord $${\textit{honōs :}}$$ $${\textit{honōsem,}}$$ puis par rotacisation de $${\text{l’}\textit{s}}$$ $${\textit{honōs :}}$$ $${\textit{honōrem.}}$$
²²¹⁻²³Le radical avait dès lors une double forme ; cette dualité a été éliminée par la forme nouvelle $${\textit{honor,}}$$ créée sur le modèle de $${\textit{ōrātor :}}$$ $${\textit{ōrātōrem,}}$$ etc., par un procédé que nous étudierons plus bas et que nous ramenons dès maintenant au calcul de la quatrième proportionnelle :
$${\textit{ōrātōrem :}}$$ $${\textit{ōrātor}}$$ = $${\textit{honōrem :}}$$ $${\textit{x}}$$
$${\textit{x}}$$ = $${\textit{honor.}}$$
²²²⁻⁴On voit donc que, pour contrebalancer l’action diversifiante du changement phonétique $${\text{(}\textit{honōs :}}$$$${\textit{honōrem}\text{),}}$$ l’analogie a de nouveau unifié les formes et rétabli la régularité $${\text{(}\textit{honor :}}$$ $${\textit{honōrem}\text{).}}$$
²²²⁻⁸En français on a dit longtemps : $${\textit{il}}$$ $${\textit{preuve,}}$$ $${\textit{nous}}$$ $${\textit{prouvons,}}$$ $${\textit{ils}}$$ $${\textit{preuvent.}}$$
²²²⁻⁹Aujourd’hui on dit $${\textit{il}}$$ $${\textit{prouve,}}$$ $${\textit{ils}}$$ $${\textit{prouvent,}}$$ formes qui ne peuvent s’expliquer phonétiquement ; $${\textit{il}}$$ $${\textit{aime}}$$ remonte au latin $${\textit{amat,}}$$ tandis que $${\textit{nous}}$$ $${\textit{aimons}}$$ est analogique pour $${\textit{amons}}$$ ; on devrait dire aussi $${\textit{amable}}$$ au lieu de $${\textit{aimable.}}$$ […]
²²²⁻²²L’analogie s’exerce en faveur de la régularité et tend à unifier les procédés de formation et de flexion.
²²²⁻²³Mais elle a ses caprices : à côté de $${\textit{Kranz :}}$$ $${\textit{Kränze,}}$$ etc., on a $${\textit{Tag :}}$$ $${\textit{Tage,}}$$ $${\textit{Salz :}}$$ $${\textit{Salze,}}$$ etc., qui ont résisté, pour une raison ou une autre, à l’analogie.
²²²⁻²⁶Ainsi on ne peut pas dire d’avance jusqu’où s’étendra l’imitation d’un modèle, ni quels sont les types destinés à la provoquer. […]
Cours 原文 § 2.
§ 2. LES PHÉNOMÈNES ANALOGIQUES NE SONT PAS DES CHANGEMENTS.
²²³⁻²⁸C’est l’école néogrammairienne qui a pour la première fois assigné à l’analogie sa vraie place en montrant qu’elle est, avec les changements phonétiques, le grand facteur de l’évolution des langues, le procédé par lequel elles passent d’un état d’organisation à un autre.
²²⁴⁻¹Mais quelle est la nature des phénomènes analogiques ? ²²⁴⁻²Sont-ils, comme on le croit communément, des changements ? […]
²²⁴⁻²¹Tandis que le changement phonétique n’introduit rien de nouveau sans annuler ce qui a précédé $${\text{(}\textit{honōrem}}$$ remplace $${\textit{honōsem}\text{),}}$$ la forme analogique n’entraîne pas nécessairement la disparition de celle qu’elle vient doubler. ²²⁴⁻²⁵$${\textit{Honor}}$$ et $${\textit{honōs}}$$ ont coexisté pendant un temps et ont pu être employés l’un pour l’autre. ²²⁴⁻²⁶Cependant, comme la langue répugne à maintenir deux signifiants pour une seule idée, le plus souvent la forme primitive, moins régulière, tombe en désuétude et disparaît. […] ²²⁴⁻³⁴Cependant, au moment où naît $${\textit{honor,}}$$ rien n’est changé puisqu’il ne remplace rien ; la disparition de $${\textit{honōs}}$$ n’est pas davantage un changement, puisque ce phénomène est indépendant du premier. […]
註解 § 2.
²²³⁻²⁸C’est l’école néogrammairienne qui a pour la première fois assigné à l’analogie sa vraie place en montrant qu’elle est, avec les changements phonétiques, le grand facteur de l’évolution des langues, le procédé par lequel elles passent d’un état d’organisation à un autre.
²²⁴⁻¹Mais quelle est la nature des phénomènes analogiques ?
²²⁴⁻²Sont-ils, comme on le croit communément, des changements ?
²²⁴⁻²¹Tandis que le changement phonétique n’introduit rien de nouveau sans annuler ce qui a précédé $${\text{(}\textit{honōrem}}$$ remplace $${\textit{honōsem}\text{),}}$$ la forme analogique n’entraîne pas nécessairement la disparition de celle qu’elle vient doubler.
²²⁴⁻²⁵$${\textit{Honor}}$$ et $${\textit{honōs}}$$ ont coexisté pendant un temps et ont pu être employés l’un pour l’autre.
²²⁴⁻²⁶Cependant, comme la langue répugne à maintenir deux signifiants pour une seule idée, le plus souvent la forme primitive, moins régulière, tombe en désuétude et disparaît. […]
²²⁴⁻³⁴Cependant, au moment où naît $${\textit{honor,}}$$ rien n’est changé puisqu’il ne remplace rien ; la disparition de $${\textit{honōs}}$$ n’est pas davantage un changement, puisque ce phénomène est indépendant du premier. […]
Cours 原文 § 3.
§ 3. L’ANALOGIE, PRINCIPE DES CRÉATIONS DE LA LANGUE.
[…] ²²⁸⁻³Ce caractère de l’analogie suggère deux observations qui confirment nos vues sur l’arbitraire absolu et l’arbitraire relatif :
²²⁸⁻⁶1º On pourrait classer les mots d’après leur capacité relative d’en engendrer d’autres selon qu’ils sont eux-mêmes plus ou moins décomposables. ²²⁸⁻⁸Les mots simples sont, par définition, improductifs (cf. $${\textit{magasin,}}$$ $${\textit{arbre,}}$$ $${\textit{racine,}}$$ etc.). ²²⁸⁻¹⁰$${\textit{Magasinier}}$$ n’a pas été engendré par $${\textit{magasin}}$$ ; il a été formé sur le modèle de $${\textit{prisonnier :}}$$ $${\textit{prison,}}$$ etc. […]
²²⁸⁻²⁴2º Nous avons remarqué que toute création analogique peut être représentée comme une opération analogue au calcul de la quatrième proportionnelle. ²²⁸⁻²⁶Très souvent on se sert de cette formule pour expliquer le phénomène lui-même, tandis que nous avons cherché sa raison d’être dans l’analyse et la reconstruction d’éléments fournis par la langue.
²²⁸⁻³¹Il y a conflit entre ces deux conceptions. Si la quatrième proportionnelle est une explication suffisante, à quoi bon l’hypothèse d’une analyse des éléments ? ²²⁸⁻³³Pour former $${\textit{indécorable,}}$$ nul besoin d’en extraire les éléments $${\text{(}\textit{in-décor-able}\text{) ;}}$$ il suffit de prendre l’ensemble et de le placer dans l’équation :
$${\textit{pardonner :}}$$ $${\textit{impardonnable,}}$$ etc. = $${\textit{décorer :}}$$ $${\textit{x}}$$
$${\textit{x}}$$ = $${\textit{indécorable.}}$$
²²⁹⁻⁵De la sorte on ne suppose pas chez le sujet une opération compliquée, trop semblable à l’analyse consciente du grammairien. ²²⁹⁻⁷Dans un cas comme $${\textit{Kranz :}}$$ $${\textit{Kränze}}$$ fait sur $${\textit{Gast :}}$$ $${\textit{Gäste,}}$$ la décomposition semble moins probable que la quatrième proportionnelle, puisque le radical du modèle est tantôt $${\textit{Gast-,}}$$ tantôt $${\textit{Gäst-}}$$ ; on a dû simplement reporter un caractère phonique de $${\textit{Gäste}}$$ sur $${\textit{Kranze.}}$$
²²⁹⁻¹²Laquelle de ces théories correspond à la réalité ? Remarquons d’abord que le cas de $${\textit{Kranz}}$$ n’exclut pas nécessairement l’analyse. ²²⁹⁻¹⁴Nous avons constaté des alternances dans des racines et des préfixes, et le sentiment d’une alternance peut bien exister à côté d’une analyse positive.
²²⁹⁻¹⁸Ces deux conceptions opposées se reflètent dans deux doctrines grammaticales différentes. ²²⁹⁻¹⁹Nos grammaires européennes opèrent avec la quatrième proportionnelle ; elles expliquent par exemple la formation d’un prétérit allemand en partant de mots complets ; on a dit à l’élève : sur le modèle de $${\textit{setzen :}}$$ $${\textit{setzte,}}$$ formez le prétérit de $${\textit{lachen,}}$$ etc. ²²⁹⁻²³Au contraire la grammaire hindoue étudierait dans un chapitre déterminé les racines $${\text{(}\textit{setz-,}}$$ $${\textit{lach-,}}$$ etc.), dans un autre les terminaisons du prétérit $${\text{(}\textit{-te,}}$$ etc.) ; elle donnerait les éléments résultant de l’analyse, et on aurait à recomposer les mots complets. ²²⁹⁻²⁸Dans tout dictionnaire sanscrit les verbes sont rangés dans l’ordre que leur assigne leur racine.
²²⁹⁻³⁰Selon la tendance dominante de chaque groupe linguistique, les théoriciens de la grammaire inclineront vers l’une ou l’autre des ces méthodes. […]
註解 § 3.
²²⁸⁻³Ce caractère de l’analogie suggère deux observations qui confirment nos vues sur l’arbitraire absolu et l’arbitraire relatif :
²²⁸⁻⁶1º On pourrait classer les mots d’après leur capacité relative d’en engendrer d’autres selon qu’ils sont eux-mêmes plus ou moins décomposables.
²²⁸⁻⁸Les mots simples sont, par définition, improductifs (cf. $${\textit{magasin,}}$$ $${\textit{arbre,}}$$ $${\textit{racine,}}$$ etc.).
²²⁸⁻¹⁰$${\textit{Magasinier}}$$ n’a pas été engendré par $${\textit{magasin}}$$ ; il a été formé sur le modèle de $${\textit{prisonnier :}}$$ $${\textit{prison,}}$$ etc. […]
²²⁸⁻²⁴2º Nous avons remarqué que toute création analogique peut être représentée comme une opération analogue au calcul de la quatrième proportionnelle.
²²⁸⁻²⁶Très souvent on se sert de cette formule pour expliquer le phénomène lui-même, tandis que nous avons cherché sa raison d’être dans l’analyse et la reconstruction d’éléments fournis par la langue.
²²⁸⁻³¹Il y a conflit entre ces deux conceptions.
²²⁸⁻³¹ Si la quatrième proportionnelle est une explication suffisante, à quoi bon l’hypothèse d’une analyse des éléments ?
²²⁸⁻³³Pour former $${\textit{indécorable,}}$$ nul besoin d’en extraire les éléments $${\text{(}\textit{in-décor-able}\text{) ;}}$$ il suffit de prendre l’ensemble et de le placer dans l’équation :
$${\textit{pardonner :}}$$ $${\textit{impardonnable,}}$$ etc. = $${\textit{décorer :}}$$ $${\textit{x}}$$
$${\textit{x}}$$ = $${\textit{indécorable.}}$$
²²⁹⁻⁵De la sorte on ne suppose pas chez le sujet une opération compliquée, trop semblable à l’analyse consciente du grammairien.
²²⁹⁻⁷Dans un cas comme $${\textit{Kranz :}}$$ $${\textit{Kränze}}$$ fait sur $${\textit{Gast :}}$$ $${\textit{Gäste,}}$$ la décomposition semble moins probable que la quatrième proportionnelle, puisque le radical du modèle est tantôt $${\textit{Gast-,}}$$ tantôt $${\textit{Gäst-}}$$ ; on a dû simplement reporter un caractère phonique de $${\textit{Gäste}}$$ sur $${\textit{Kranze.}}$$
²²⁹⁻¹²Laquelle de ces théories correspond à la réalité ?
²²⁹⁻¹²Remarquons d’abord que le cas de $${\textit{Kranz}}$$ n’exclut pas nécessairement l’analyse.
²²⁹⁻¹⁴Nous avons constaté des alternances dans des racines et des préfixes, et le sentiment d’une alternance peut bien exister à côté d’une analyse positive.
²²⁹⁻¹⁸Ces deux conceptions opposées se reflètent dans deux doctrines grammaticales différentes.
²²⁹⁻¹⁹Nos grammaires européennes opèrent avec la quatrième proportionnelle ; elles expliquent par exemple la formation d’un prétérit allemand en partant de mots complets ; on a dit à l’élève : sur le modèle de $${\textit{setzen :}}$$ $${\textit{setzte,}}$$ formez le prétérit de $${\textit{lachen,}}$$ etc.
²²⁹⁻²³Au contraire la grammaire hindoue étudierait dans un chapitre déterminé les racines $${\text{(}\textit{setz-,}}$$ $${\textit{lach-,}}$$ etc.), dans un autre les terminaisons du prétérit $${\text{(}\textit{-te,}}$$ etc.) ; elle donnerait les éléments résultant de l’analyse, et on aurait à recomposer les mots complets.
²²⁹⁻²⁸Dans tout dictionnaire sanscrit les verbes sont rangés dans l’ordre que leur assigne leur racine.
²²⁹⁻³⁰Selon la tendance dominante de chaque groupe linguistique, les théoriciens de la grammaire inclineront vers l’une ou l’autre des ces méthodes.
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