ソシュール『一般言語学講義』註解 #32
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原著: pp. 299-302
小林訳: pp. 309-312
菅田訳: pp. 212-213
町田訳: pp. 302-305
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。
Cours 原文 § 1.
CHAPITRE III
LES RECONSTRUCTIONS
§ 1. LEUR NATURE ET LEUR BUT.
²⁹⁹⁻⁴Si le seul moyen de reconstruire est de comparer, réciproquement la comparaison n’a pas d’autre but que d’être une reconstruction. ²⁹⁹⁻⁶Sous peine d’être stériles, les correspondances constatées entre plusieurs formes doivent être placées dans la perspective du temps et aboutir au rétablissement d’une forme unique ; […] ²⁹⁹⁻¹⁰Ainsi pour expliquer le latin $${\textit{medius}}$$ en face du grec $${\textit{mésos,}}$$ il a fallu, sans remonter jusqu’à l’indo-européen, poser un terme plus ancien $${\text{*}\textit{methyos}}$$ susceptible d’être relié historiquement à $${\textit{medius}}$$ et à $${\textit{mésos.}}$$ ²⁹⁹⁻¹⁴Si au lieu de comparer deux mots de langues différentes, on confronte deux formes prises dans une seule, la même constatation s’impose : ainsi en latin $${\textit{gerō}}$$ et $${\textit{gestus}}$$ font remonter à un radical $${\text{*}\textit{ges-}}$$ jadis commun aux deux formes.
[…] ³⁰¹⁻⁷Une forme reconstruite n’est pas un tout solidaire, mais une somme toujours décomposable de raisonnements phonétiques, et chacune de ses parties est révocable et reste soumise à l’examen. ³⁰¹⁻¹¹Aussi les formes restituées ont-elles toujours été le reflet fidèle des conclusions générales qui leur sont applicables. L’indo-européen pour « cheval » a été supposé successivement $${\text{*}\textit{akvas,}}$$ $${\text{*}\textit{ak}_1\textit{vas,}}$$ $${\text{*}\textit{ek}_1\textit{vos,}}$$ enfin $${\text{*}\textit{ek}_1\textit{wos ;}}$$ seul $${\textit{s}}$$ est resté incontesté, ainsi que le nombre des phonèmes. […]
註解 § 1.
²⁹⁹⁻⁴Si le seul moyen de reconstruire est de comparer, réciproquement la comparaison n’a pas d’autre but que d’être une reconstruction.
²⁹⁹⁻⁶Sous peine d’être stériles, les correspondances constatées entre plusieurs formes doivent être placées dans la perspective du temps et aboutir au rétablissement d’une forme unique ; […]
²⁹⁹⁻¹⁰Ainsi pour expliquer le latin $${\textit{medius}}$$ en face du grec $${\textit{mésos,}}$$ il a fallu, sans remonter jusqu’à l’indo-européen, poser un terme plus ancien $${\text{*}\textit{methyos}}$$ susceptible d’être relié historiquement à $${\textit{medius}}$$ et à $${\textit{mésos.}}$$
²⁹⁹⁻¹⁴Si au lieu de comparer deux mots de langues différentes, on confronte deux formes prises dans une seule, la même constatation s’impose : ainsi en latin $${\textit{gerō}}$$ et $${\textit{gestus}}$$ font remonter à un radical $${\text{*}\textit{ges-}}$$ jadis commun aux deux formes.
³⁰¹⁻⁷Une forme reconstruite n’est pas un tout solidaire, mais une somme toujours décomposable de raisonnements phonétiques, et chacune de ses parties est révocable et reste soumise à l’examen.
³⁰¹⁻¹¹Aussi les formes restituées ont-elles toujours été le reflet fidèle des conclusions générales qui leur sont applicables. L’indo-européen pour « cheval » a été supposé successivement $${\text{*}\textit{akvas,}}$$ $${\text{*}\textit{ak}_1\textit{vas,}}$$ $${\text{*}\textit{ek}_1\textit{vos,}}$$ enfin $${\text{*}\textit{ek}_1\textit{wos ;}}$$ seul $${\textit{s}}$$ est resté incontesté, ainsi que le nombre des phonèmes.
Cours 原文 § 2.
§ 2. DEGRÉ DE CERTITUDE DES RECONSTITUTIONS.
³⁰²⁻¹²Il y a des formes reconstruites qui sont tout à fait certaines, d’autres qui restent contestables ou franchement problématiques. ³⁰²⁻¹⁴Or, comme on vient de le voir, le degré de certitude des formes totales dépend de la certitude relative qu’on peut attribuer aux restitutions partielles qui interviennent dans cette synthèse. ³⁰²⁻¹⁷A cet égard, deux mots ne sont presque jamais sur le même pied ; entre des formes indo-européennes aussi lumineuses que $${\text{*}\textit{esti}}$$ « il est » et $${\text{*}\textit{didōti}}$$ « il donne », il y a une différence ; car dans la seconde la voyelle de redoublement permet un doute (cf. sanscrit $${\textit{dadāti}}$$ et grec $${\textit{dídōsi}\text{).}}$$ […]
註解 § 2.
³⁰²⁻¹²Il y a des formes reconstruites qui sont tout à fait certaines, d’autres qui restent contestables ou franchement problématiques.
³⁰²⁻¹⁴Or, comme on vient de le voir, le degré de certitude des formes totales dépend de la certitude relative qu’on peut attribuer aux restitutions partielles qui interviennent dans cette synthèse.
³⁰²⁻¹⁷A cet égard, deux mots ne sont presque jamais sur le même pied ; entre des formes indo-européennes aussi lumineuses que $${\text{*}\textit{esti}}$$ « il est » et $${\text{*}\textit{didōti}}$$ « il donne », il y a une différence ; car dans la seconde la voyelle de redoublement permet un doute (cf. sanscrit $${\textit{dadāti}}$$ et grec $${\textit{dídōsi}\text{).}}$$ […]
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