ソシュール『一般言語学講義』註解 #03
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原著: pp. 23-32
小林訳: pp. 19-29
菅田訳: pp. 10-21
町田訳: pp. 20-35
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。
Cours 原文 § 1.
CHAPITRE III
OBJET DE LA LINGUISTIQUE
§ 1. LA LANGUE ; SA DÉFINITION.
²³⁻⁴Quel est l’objet à la fois intégral et concret de la linguistique ? ²³⁻⁵La question est particulièrement difficile ; nous verrons plus tard pourquoi ; bornons-nous ici à faire saisir cette difficulté.
²³⁻⁸D’autres sciences opèrent sur des objets donnés d’avance et qu’on peut considérer ensuite à différents points de vue ; dans notre domaine, rien de semblable. ²³⁻¹⁰Quelqu’un prononce le mot français $${nu}$$ : un observateur superficiel sera tenté d’y voir un objet linguistique concret ; mais un examen plus attentif y fera trouver successivement trois ou quatre choses parfaitement différentes, selon la manière dont on le considère : comme son, comme expression d’une idée, comme correspondant du latin $${\textit{nūdum,}}$$ etc. ²³⁻¹⁶Bien loin que l’objet précède le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui crée l’objet, et d’ailleurs rien ne nous dit d’avance que l’une de ces manières de considérer le fait en question soit antérieure ou supérieure aux autres.
²³⁻²¹En outre, quelle que soit celle qu’on adopte, le phénomène linguistique présente perpétuellement deux faces qui se correspondent et dont l’une ne vaut que par l’autre. ²³⁻²³Par exemple : […] ²⁴⁻¹²Le langage a un côté individuel et un côté social, et l’on ne peut concevoir l’un sans l’autre. En outre : ²⁴⁻¹⁴A chaque instant il implique à la fois un système établi et une évolution ; à chaque moment, il est une institution actuelle et un produit du passé. ²⁴⁻¹⁶Il semble à première vue très simple de distinguer entre ce système et son histoire, entre ce qu’il est et ce qu’il a été ; en réalité, le rapport qui unit ces deux choses est si étroit qu’on a peine à les séparer. […]
²⁴⁻²⁶Ainsi, de quelque côté que l’on aborde la question, nulle part l’objet intégral de la linguistique ne s’offre à nous ; partout nous rencontrons ce dilemme : ou bien nous nous attachons à un seul côté de chaque problème, et nous risquons de ne pas percevoir les dualités signalées plus haut ; ou bien, si nous étudions le langage par plusieurs côtés à la fois, l’objet de la linguistique nous apparaît un amas confus de choses hétéroclites sans lien entre elles. […]
²⁵⁻⁴Il n’y a, selon nous, qu’une solution à toutes ces difficultés : $${\textit{il faut}}$$$${\textit{se placer}}$$$${\textit{de prime abord}}$$$${\textit{sur le terrain de la langue}}$$$${\textit{et la prendre}}$$$${\textit{pour norme}}$$$${\textit{de toutes les autres}}$$$${\textit{manifestations}}$$$${\textit{du langage.}}$$
[…]
²⁵⁻¹⁰Mais qu’est-ce que la langue ? Pour nous elle ne se confond pas avec le langage ; elle n’en est qu’une partie déterminée, essentielle, il est vrai. ²⁵⁻¹²C’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus. ²⁵⁻¹⁵Pris dans son tout, le langage est multiforme et hétéroclite ; à cheval sur plusieurs domaines, à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient encore au domaine individuel et au domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune catégorie des faits humains, parce qu’on ne sait comment dégager son unité.
²⁵⁻²¹La langue, au contraire, est un tout en soi et un principe de classification. ²⁵⁻²²Dès que nous lui donnons la première place parmi les faits de langage, nous introduisons un ordre naturel dans un ensemble qui ne se prête à aucune autre classification. […]
²⁷⁻¹²Pour attribuer à la langue la première place dans l’étude du langage, on peut enfin faire valoir cet argument, que la faculté — naturelle ou non — d’articuler des paroles ne s’exerce qu’à l’aide de l’instrument créé et fourni par la collectivité ; il n’est donc pas chimérique de dire que c’est la langue qui fait l’unité du langage.
註解 § 1.
²³⁻⁴Quel est l’objet à la fois intégral et concret de la linguistique ?
²³⁻⁵La question est particulièrement difficile ; nous verrons plus tard pourquoi ; bornons-nous ici à faire saisir cette difficulté.
²³⁻⁸D’autres sciences opèrent sur des objets donnés d’avance et qu’on peut considérer ensuite à différents points de vue ; dans notre domaine, rien de semblable.
²³⁻¹⁰Quelqu’un prononce le mot français $${nu}$$ : un observateur superficiel sera tenté d’y voir un objet linguistique concret ; mais un examen plus attentif y fera trouver successivement trois ou quatre choses parfaitement différentes, selon la manière dont on le considère : comme son, comme expression d’une idée, comme correspondant du latin $${\textit{nūdum,}}$$ etc.
²³⁻¹⁶Bien loin que l’objet précède le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui crée l’objet, et d’ailleurs rien ne nous dit d’avance que l’une de ces manières de considérer le fait en question soit antérieure ou supérieure aux autres.
²³⁻²¹En outre, quelle que soit celle qu’on adopte, le phénomène linguistique présente perpétuellement deux faces qui se correspondent et dont l’une ne vaut que par l’autre.
²⁴⁻¹²Le langage a un côté individuel et un côté social, et l’on ne peut concevoir l’un sans l’autre.
²⁴⁻¹⁴A chaque instant il implique à la fois un système établi et une évolution ; à chaque moment, il est une institution actuelle et un produit du passé.
²⁴⁻¹⁶Il semble à première vue très simple de distinguer entre ce système et son histoire, entre ce qu’il est et ce qu’il a été ; en réalité, le rapport qui unit ces deux choses est si étroit qu’on a peine à les séparer.
²⁴⁻²⁶Ainsi, de quelque côté que l’on aborde la question, nulle part l’objet intégral de la linguistique ne s’offre à nous ; partout nous rencontrons ce dilemme : ou bien nous nous attachons à un seul côté de chaque problème, et nous risquons de ne pas percevoir les dualités signalées plus haut ; ou bien, si nous étudions le langage par plusieurs côtés à la fois, l’objet de la linguistique nous apparaît un amas confus de choses hétéroclites sans lien entre elles.
²⁵⁻⁴Il n’y a, selon nous, qu’une solution à toutes ces difficultés : $${\textit{il faut}}$$$${\textit{se placer}}$$$${\textit{de prime abord}}$$$${\textit{sur le terrain de la langue}}$$$${\textit{et la prendre}}$$$${\textit{pour norme}}$$$${\textit{de toutes les autres}}$$$${\textit{manifestations}}$$$${\textit{du langage.}}$$
²⁵⁻¹⁰Mais qu’est-ce que la langue ?
²⁵⁻¹⁰Pour nous elle ne se confond pas avec le langage ; elle n’en est qu’une partie déterminée, essentielle, il est vrai.
²⁵⁻¹²C’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus.
²⁵⁻¹⁵Pris dans son tout, le langage est multiforme et hétéroclite ; à cheval sur plusieurs domaines, à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient encore au domaine individuel et au domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune catégorie des faits humains, parce qu’on ne sait comment dégager son unité.
²⁵⁻²¹La langue, au contraire, est un tout en soi et un principe de classification.
²⁵⁻²²Dès que nous lui donnons la première place parmi les faits de langage, nous introduisons un ordre naturel dans un ensemble qui ne se prête à aucune autre classification.
²⁷⁻¹²Pour attribuer à la langue la première place dans l’étude du langage, on peut enfin faire valoir cet argument, que la faculté — naturelle ou non — d’articuler des paroles ne s’exerce qu’à l’aide de l’instrument créé et fourni par la collectivité ; il n’est donc pas chimérique de dire que c’est la langue qui fait l’unité du langage.
Cours原文 § 2.
§ 2. PLACE DE LA LANGUE DANS LES FAITS DE LANGAGE.
²⁷⁻¹⁹Pour trouver dans l’ensemble du langage la sphère qui correspond à la langue, il faut se placer devant l’acte individuel qui permet de reconstituer le circuit de la parole. ²⁷⁻²¹Cet acte suppose au moins deux individus ; c’est le minimum exigible pour que le circuit soit complet. ²⁷⁻²³Soient donc deux personnes, $${A}$$ et $${B}$$, qui s’entretiennent :
²⁸⁻¹La point de départ du circuit est dans le cerveau de l’une, par exemple $${A,}$$ où les faits de conscience, que nous appellerons concepts, se trouvent associés aux représentations des signes linguistiques ou images acoustiques servant à leur expression. ²⁸⁻⁵Supposons qu’un concept donné déclanche dans le cerveau une image acoustique correspondante : c’est un phénomène entièrement $${\textit{psychique,}}$$ suivi à son tour d’un procès $${\textit{physiologique}}$$ : le cerveau transmet aux organes de la phonation une impulsion corrélative à l’image ; puis les ondes sonores se propagent de la bouche de $${A}$$ à l’oreille de $${B}$$ : procès purement $${\textit{physique.}}$$ ²⁸⁻¹¹Ensuite, le circuit se prolonge en $${B}$$ dans un ordre inverse : de l’oreille au cerveau, transmission physiologique de l’image acoustique ; dans le cerveau, association psychique de cette image avec le concept correspondant. ²⁸⁻¹⁵Si $${B}$$ parle à son tour, ce nouvel acte suivra — de son cerveau à celui de $${A}$$ — exactement la même marche que le premier et passera par les mêmes phases successives, que nous figurerons comme suit :
[…] ²⁹⁻³⁰Entre tous les individus ainsi reliés par le langage, il s’établira une sorte de moyenne : tous reproduiront, — non exactement sans doute, mais approximativement — les mêmes signes unis aux mêmes concepts.
²⁹⁻³⁴Quelle est l’origine de cette cristallisation sociale ? ²⁹⁻³⁵Laquelle des parties du circuit peut être ici en cause ? Car il est bien probable que toutes n’y participent pas également.
³⁰⁻²La partie physique peut être écartée d’emblée. Quand nous entendons parler une langue que nous ignorons, nous percevons bien les sons, mais, par notre incompréhension, nous restons en dehors du fait social.
³⁰⁻⁶La partie psychique n’est pas non plus tout entière en jeu : le côté exécutif reste hors de cause, car l’exécution n’est jamais faite par la masse ; elle est toujours individuelle, et l’individu en est toujours le maître ; nous l’appellerons la $${\textit{parole.}}$$ […]
³⁰⁻²⁵En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup : 1º ce qui est social de ce qui est individuel ; 2º ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel.
³⁰⁻²⁹La langue n’est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l’individu enregistre passivement ; elle ne suppose jamais de préméditation, et la réflexion n’y intervient que pour l’activité de classement […]
³⁰⁻³⁴La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer : ³¹⁻¹1º les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle ; ³¹⁻³2º le mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces combinaisons.
³¹⁻⁵Il est à remarquer que nous avons défini des choses et non des mots ; les distinctions établies n’ont donc rien à redouter de certains termes ambigus qui ne se recouvrent pas d’une langue à l’autre. ³¹⁻⁸Ainsi en allemand $${\textit{Sprache}}$$ veut dire « langue » et « langage » ; $${\textit{Rede}}$$ correspond à peu près à « parole », mais y ajoute le sens spécial de « discours ». ³¹⁻¹⁰En latin $${\textit{sermo}}$$ signifie plutôt « langage » et « parole », tandis que $${\textit{lingua}}$$ désigne la « langue », et ainsi de suite. ³¹⁻¹²Aucun mot ne correspond exactement à l’une des notions précisées plus haut ; c’est pourquoi toute définition faite à propos d’un mot est vaine ; c’est une mauvaise méthode que de partir des mots pour définir les choses.
³¹⁻¹⁷Récapitulons les caractères de la langue :
³¹⁻¹⁸1º Elle est un objet bien défini dans l’ensemble hétéroclite des faits de langage. ³¹⁻¹⁹On peut la localiser dans la portion déterminée du circuit où une image auditive vient s’associer à un concept. ³¹⁻²¹Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté. ³¹⁻²⁴D’autre part, l’individu a besoin d’un apprentissage pour en connaître le jeu ; l’enfant ne se l’assimile que peu à peu. ³¹⁻²⁶Elle est si bien une chose distincte qu’un homme privé de l’usage de la parole conserve la langue, pourvu qu’il comprenne les signes vocaux qu’il entend.
³¹⁻³⁰2º La langue, distincte de la parole, est un objet qu’on peut étudier séparément. ³¹⁻³¹Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique. ³¹⁻³³Non seulement la science de la langue peut se passer des autres éléments du langage, mais elle n’est possible que si ces autres éléments n’y sont pas mêlés. […]
註解 § 2.
²⁷⁻¹⁹Pour trouver dans l’ensemble du langage la sphère qui correspond à la langue, il faut se placer devant l’acte individuel qui permet de reconstituer le circuit de la parole.
²⁷⁻²¹Cet acte suppose au moins deux individus ; c’est le minimum exigible pour que le circuit soit complet.
²⁷⁻²³Soient donc deux personnes, $${A}$$ et $${B}$$, qui s’entretiennent :
²⁸⁻¹La point de départ du circuit est dans le cerveau de l’une, par exemple $${A,}$$ où les faits de conscience, que nous appellerons concepts, se trouvent associés aux représentations des signes linguistiques ou images acoustiques servant à leur expression.
²⁸⁻⁵Supposons qu’un concept donné déclanche dans le cerveau une image acoustique correspondante : c’est un phénomène entièrement psychique, suivi à son tour d’un procès $${physiologique}$$ : le cerveau transmet aux organes de la phonation une impulsion corrélative à l’image ; puis les ondes sonores se propagent de la bouche de $${A}$$ à l’oreille de $${B}$$ : procès purement $${\textit{physique.}}$$
²⁸⁻¹¹Ensuite, le circuit se prolonge en $${B}$$ dans un ordre inverse : de l’oreille au cerveau, transmission physiologique de l’image acoustique ; dans le cerveau, association psychique de cette image avec le concept correspondant.
²⁸⁻¹⁵Si $${B}$$ parle à son tour, ce nouvel acte suivra — de son cerveau à celui de $${A}$$ — exactement la même marche que le premier et passera par les mêmes phases successives, que nous figurerons comme suit :
²⁹⁻³⁰Entre tous les individus ainsi reliés par le langage, il s’établira une sorte de moyenne : tous reproduiront, — non exactement sans doute, mais approximativement — les mêmes signes unis aux mêmes concepts.
²⁹⁻³⁴Quelle est l’origine de cette cristallisation sociale ?
²⁹⁻³⁵Laquelle des parties du circuit peut être ici en cause ? Car il est bien probable que toutes n’y participent pas également.
³⁰⁻²La partie physique peut être écartée d’emblée. Quand nous entendons parler une langue que nous ignorons, nous percevons bien les sons, mais, par notre incompréhension, nous restons en dehors du fait social.
³⁰⁻⁶La partie psychique n’est pas non plus tout entière en jeu : le côté exécutif reste hors de cause, car l’exécution n’est jamais faite par la masse ; elle est toujours individuelle, et l’individu en est toujours le maître ; nous l’appellerons la $${\bm{parole.}}$$ […]
³⁰⁻²⁵En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup : 1º ce qui est social de ce qui est individuel ; 2º ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel.
³⁰⁻²⁹La langue n’est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l’individu enregistre passivement ; elle ne suppose jamais de préméditation, et la réflexion n’y intervient que pour l’activité de classement
³⁰⁻³⁴La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer :
³¹⁻¹1º les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle ;
³¹⁻³2º le mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces combinaisons.
³¹⁻⁵Il est à remarquer que nous avons défini des choses et non des mots ; les distinctions établies n’ont donc rien à redouter de certains termes ambigus qui ne se recouvrent pas d’une langue à l’autre.
³¹⁻⁸Ainsi en allemand $${\textit{Sprache}}$$ veut dire « langue » et « langage » ; $${\textit{Rede}}$$ correspond à peu près à « parole », mais y ajoute le sens spécial de « discours ».
³¹⁻¹⁰En latin $${\bm{sermo}}$$ signifie plutôt « langage » et « parole », tandis que $${\textit{lingua}}$$ désigne la « langue », et ainsi de suite.
³¹⁻¹²Aucun mot ne correspond exactement à l’une des notions précisées plus haut ; c’est pourquoi toute définition faite à propos d’un mot est vaine ; c’est une mauvaise méthode que de partir des mots pour définir les choses.
³¹⁻¹⁷Récapitulons les caractères de la langue :
³¹⁻¹⁸1º Elle est un objet bien défini dans l’ensemble hétéroclite des faits de langage.
³¹⁻¹⁹On peut la localiser dans la portion déterminée du circuit où une image auditive vient s’associer à un concept.
³¹⁻²¹Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté.
³¹⁻²⁴D’autre part, l’individu a besoin d’un apprentissage pour en connaître le jeu ; l’enfant ne se l’assimile que peu à peu.
³¹⁻²⁶Elle est si bien une chose distincte qu’un homme privé de l’usage de la parole conserve la langue, pourvu qu’il comprenne les signes vocaux qu’il entend.
³¹⁻³⁰2º La langue, distincte de la parole, est un objet qu’on peut étudier séparément.
³¹⁻³¹Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique.
³¹⁻³³Non seulement la science de la langue peut se passer des autres éléments du langage, mais elle n’est possible que si ces autres éléments n’y sont pas mêlés.
Cours 原文 § 3.
§ 3. PLACE DE LA LANGUE DANS LES FAITS HUMAINS. LA SÉMIOLOGIE.
[…]
³³⁻¹³On peut donc concevoir $${\textit{une}}$$$${\textit{science}}$$$${\textit{qui}}$$$${\textit{étudie}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{signes}}$$$${\textit{au}}$$$${\textit{sein}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{sociale}}$$; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons $${\textit{sémiologie}}$$ (du grec $${\textit{sēmeîon,}}$$ « signe »). […]
註解 § 3.
³³⁻¹³On peut donc concevoir $${\textit{une}}$$$${\textit{science}}$$$${\textit{qui}}$$$${\textit{étudie}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{signes}}$$$${\textit{au}}$$$${\textit{sein}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{sociale}}$$; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons $${\textit{sémiologie}}$$ (du grec $${\textit{sēmeîon,}}$$ « signe »).
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